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Le bal des folles • La Tournée Des Pages

4.6 (405) · € 20.99 · En Stock

Nous sommes le 1er janvier 2020. A l’heure où j’écris ces lignes, tout Paris dort encore. Il reste dans les rues l’odeur des festivités de la veille, l’écho des cris enjoués de fêter la nouvelle année. Je vous souhaite à mon tour une belle année, remplie de mots, d’amour, de joie et de fous rires. J’ai terminé 2019 en vacances, en flânant ici ou là et en lisant aussi – beaucoup.  J’ai dévoré Le bal des folles, le premier roman de Victoria Mas. Et c’est pour ça que j’écris aujourd’hui. Pour vous parler de ce livre émouvant, spirite, féministe. Pour vous parler de ces mots si justes, si vrais, de ces personnages attachants avec qui l’on aimerait converser. Pour les comprendre, les décrypter.  Le bal des folles se passe au XIXème siècle. Qu’on se le dise, je n’ai jamais été une grande fan des oeuvres d’art historiques. Dans les films, déjà, j’évite tout ce qui a été tourné avant les années 2000. Je passe à côté de chefs d’oeuvre, me diriez-vous sans doute, et vous auriez raison. Mais c’est bel et bien vrai : je n’aime pas côtoyer le passé. Pour moi, la place est au présent, au futur peut-être, mais alors le futur proche, un futur dans lequel je peux me projeter, m’imaginer, un futur qui me paraîtrait plausible, où la réalité du quotidien pourrait se calquer. Voilà le genre de livres que j’aime. Donc, Le  bal des folles, ça partait mal. Dès la première page, on est projetés à la fin des années 1800 dans l’hôpital de la Salpêtrière. En lisant les premiers mots, on saisit de quoi le livre va parler : la folie des femmes. Celles qui sont internées par leur mari, leur frère, leur beau-père pour des raisons absurdes. L’une d’elles a été abusée et est victime de crises d’hystérie, une autre a jeté son mari violent par-dessus la Seine. Encore une autre a été internée pour débauche, après avoir tenté de survivre grâce à la prostitution.  Au fil des pages, on se promène à travers les couloirs blancs et maussades de la Salpêtrière. Le service des aliénées est dirigé par le docteur Charcot, un médecin réputé qui n’a de cesse d’utiliser les filles comme cobayes. De temps à autre, l’une d’elles est choisie pour des représentations publiques devant le Paris curieux, le Paris malsain, attiré par ces filles dont ils ne connaissent rien. Petit à petit, les histoires des filles s’entremêlent. Il y a d’abord Louise, la nouvelle Augustine comme certains l’appellent. Violée par son beau-père, elle est atteinte de crises d’hystérie violentes. On la prend pour folle ; elle a été abusée. Voilà la réalité du service des aliénées. Il y a également Thérèse, la plus âgée des internées. En tricotant ses châles, elle écoute les nouvelles filles, elle est leur mentor, leur oreille à laquelle elles peuvent se confier. Elle ne se sent bien que dans ses murs blancs où il est interdit de sortir. Et puis il y a la nouvelle recrue, Eugénie, celle qui a été emmenée de force par son père et son frère parce qu’elle prétendait voir et entendre des défunts.  Ces trois personnages, ces trois reines de courage aux destins si éloignés vont pourtant se croiser à la Salpêtrière, s’aider, s’aimer. Les femmes de la Salpêtrière sont des modèles de vie parce qu’elles se détournent du commun des mortels sans ambages, parce qu’elles donnent à voir de l’incongru, de l’hermétique, parce qu’elles utilisent le bizarre et le pitoyable pour exister en tant que femmes. Dans cette cour des miracles, où les crises fusent et où les folles s’agitent, on se prend peu à peu d’affection pour ces aliénées pas si folles, en découvrant avec curiosité l’irrationnel. Ces es ont créées d’autres lois au-delà du palpable, et c’est là la force du roman de Victoria Mas : ériger les aliénées de la Salpêtrière en véritables héroïnes.  Le bal des folles gravite autour d’un évènement : le bal de la mi-carême où le beau Paris est convié. Par simple curiosité, pour admirer les progrès de la médecine ou simplement pour s’approcher de ces filles qui font peur autant qu’elles fascinent. Dans les couloirs de l’hôpital, l’agitation est à son comble : on choisit ses robes, on se prépare, car c’est le seul jour de l’année où les filles pourront sortir. Alors les destins d’Eugénie, de Louise et de Thérèse vont-ils changer à l’aune du bal de la mi-carême ?  Le bal des folles est puissant, émouvant, engagé. On ressort du livre grandi parce qu’on apprend à décrypter les codes, à s’intéresser à l’humain plutôt qu’à la folie passagère, aux personnages de foire. Petit à petit, on comprend que ces filles ne sont pas des monstres, pas des personnes hors de contrôle mais simplement des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses. On suit au fil des pages le destin de ces figures d’ombre que Paris voudrait cacher, comme une honte, alors qu’elles ont tant à dire, tant à montrer. Le bal des folles, c’est aussi ça : démontrer que ces femmes sont des reines, qu’elles peuvent s’émanciper, vivre en dehors des clous, qu’il n’y a pas de normes, pas de codes à respecter et qu’elles peuvent être elles-mêmes. C’est tout. 

La véritable histoire du bal des folles

Le bal des folles de Victoria Mas - Poche - Livre - Decitre

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